Le bivouac hivernal est, à mes yeux, l’une des plus belles manières de profiter de la nature solitaire, silencieuse et magique. Cependant, pour profiter de cette ambiance unique, le matériel, la préparation physique et le mental sont des éléments capitaux pour faire de cette expérience un moment unique. Dans cet article, je vous partage des conseils pratiques ainsi que des suggestions de matériel basés exclusivement sur mon expérience.
Tenter le bivouac hivernal
Le bivouac hivernal, une expérience unique
Imaginez une immensité glacée, à perte de vue, imaginez le froid mordant et le craquement de la neige sous vos pas. Le bivouac hivernal est une expérience unique qui marque autant le corps que l’esprit. Le froid étouffe tous les sons. La tente devient un cocon, un rempart face aux éléments. Pourtant malgré le tableau idyllique, le bivouac hivernal est bien plus qu’une nuit en pleine nature. C’est un engagement total où le matériel et la préparation jouent un rôle capital.
Que l’on vive son bivouac hivernal au cœur d’une forêt ardennaise ou aux confins de l’arctique, les enjeux sont les mêmes : survivre confortablement (ou presque) à sa nuit. Mais qu’importe la localisation, le plaisir est le même : être seul (souvent), contempler une nature magnifiée par la neige (ou le gel) et profiter d’un silence unique. Même si l’hiver n’est pas, a priori, la saison qui vient en premier à l’esprit quand il s’agit de bivouac. L’expérience qui en découle est à vivre au moins une fois dans sa vie.
Pour peu que l’on considère le sommeil comme une religion dont le bivouac serait le rituel, on comprendra que l’emplacement du campement est sacré.
– Petit Traité sur l’Immensité du monde, Sylvain Tesson, p.138.

Mes expériences de bivouac hivernal
Aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours aimé dormir dehors l’hiver. Tout y est plus calme, plus paisible, plus silencieux. Durant l’hiver, l’homme occidental fuit le froid et l’obscurité. Après des siècles à grelotter, il se réconforte dans la chaleur enveloppante du foyer. Pour les personnes, comme moi, dont la quête de solitude est permanente, le bivouac hivernal a toujours été le moyen parfait de concrétiser cet état. Vous trouverez ci-dessous une liste de mes bivouacs hivernaux coup de coeur en Belgique et ailleurs.
En Belgique
- Bivouac hivernal en forêt de saint Hubert : En 2017, je profitais de chute de neige exceptionnelle sur le Plateau de Saint Hubert pour profiter des ambiances polaires de la forêt. Les lumières lors de ce weekend étaient tout simplement folles et donnaient aux massifs des airs de grand Nord.
- Bivouac hivernal dans les Hautes Fagnes : Fin 2017, avec des amis, on décidait de partir sur le plus haut plateau de l’Ardenne : les Hautes Fagnes. J’y découvrais littéralement une ambiance unique comparable à l’arctique où le “white-out”, les tourbières et l’horizon infini des fagnes deviennent les ingrédients de l’aventure.
- Bivouac hivernal en Haute Ardenne : Début 2018, je m’aventurais sur le Plateau des Tailles et la vallée de l’Ourthe orientale dans ce qui allait bientôt devenir mon futur jardin. Je l’ignorais encore et partais en rando et bivouac en quête du loup, entre légende et réalité. La Haute Ardenne nous a surpris dans son obscurité et son mysticisme.
- Deux jours de rando, bivouac et packraft sur l’Ourthe : Début janvier 2021, alors que le monde s’arrêtait avec la plus grande pandémie du siècle, je partais avec un packraft dans le sac sur les contreforts de l’Ourthe. Les conditions météos furent avec nous et nous avons pu profiter de lumières matinales extraordinaires lors de notre mise-à-l’eau. C’est, sans doute, l’un de mes plus beaux bivouacs de ma vie.




En Scandinavie
- Bivouac sur le Kungsleden en hiver : En mars 2025, j’ai la chance de partir pour une semaine de ski pulka sur le célèbre Kunglseden. Je décide de passer deux nuits dehors afin de tester du nouveau matériel et valider des nuits plus froides que ce que j’ai pu vivre. Les nuits furent exigeantes mais le sentiment le matin, indescriptible.
- Bivouac à Trolltunga en hiver : En 2022, je réalise un rêve. Je plante ma tente à côté de la célèbre Trolltunga en plein hiver. Il n’y a personne. Nous avons le lieu et l’horizon pour nous seuls. Nous avons profité d’un coucher de soleil éblouissant et d’une nuit glaciale à -20°C. Quelle expérience unique, inoubliable. Cette expérience a été un riche enseignement pour mes futurs bivouacs hivernaux.
- Packraft et bivouac hivernal dans le Nærøyfjord : La même année, avec les mêmes amis, nous décidons d’aller explorer le magnifique et somptueux Nærøyfjord. Nous embarquons dans nos packrafts et pagayons jusqu’au cœur du fjord. Là, nous plantons la tente au bord de l’eau et passons une nuit étoilée mais glaciale.
- Bivouac au pied du glacier de Steindalen : Dormir au pied d’un glacier avait toujours été un rêve pour moi. Après avoir vécu une descente en packraft le long de l’Ivalojoki, nous prenons la direction de la Norvège et plus précisément les Alpes de Lyngen afin de passer une nuit à proximité du glacier de Steindalen. L’expérience fut mémorable et la nuit, à -10°, piquante.




Installer son bivouac en hiver
En préambule, je tiens à préciser que le meilleur allié d’un bivouac en hiver est la météo. A moins d’être en expédition et de devoir subir la météo, les bivouacs peuvent être majoritairement reportés, annulés ou déplacés. Ne négligez jamais les conditions météo. Elles peuvent transformer une expérience de bivouac hivernal en enfer sur terre. Du coup, si la météo n’est pas de votre côté et que vous en avez la possibilité : déplacez, annulez ou reportez le.
Choisir le bon emplacement
– Se protéger du vent
En bivouac hivernal, l’orientation de la tente est cruciale. Pour ce faire, on place l’entrée dos au vent et la tente parallèle à la direction de ce dernier. L’idée est de réduire l’infiltration d’air froid et la prise au vent. Idéalement, on tirera parti du relief naturel pour se protéger au maximum. En conditions arctiques, lorsqu’il n’y a aucun relief, construire un muret de neige et calfeutrer tous les interstices de la tente vous aidera à se protéger du vent, parfois extrêmement violent. En forêt, il convient d’évaluer les risques en cas de vents forts : les chutes de branches sont fréquentes et peuvent être particulièrement dangereuses.
– Repérer les risques
Avant de planter votre tente, il est essentiel d’évaluer attentivement les dangers naturels. En terrain enneigé, on évitera les pentes supérieures à 30°, susceptibles de déclencher des avalanches, ainsi que les zones situées sous des corniches de neige ou en contrebas de falaises. En forêt, mieux vaut éviter d’y passer la nuit en cas de tempête ou de fortes accumulations neigeuses, afin de se prémunir contre les chutes de branches.
– Éviter les pièges thermiques
Les fonds de vallée et les creux naturels ont tendance à accumuler l’air froid et l’humidité, surtout par temps clair et sans vent. Dès lors, y passer la nuit revient à s’exposer à des températures souvent bien inférieures à la moyenne ambiante. Ces zones font office de pièges thermiques, où le froid stagne durablement durant la nuit. Il est donc préférable de choisir un replat légèrement surélevé, favorisant une meilleure aération et réduisant la sensation de froid intense. De même, en forêt, on évitera la proximité des ruisseaux ou des points d’eau qui accumulent humidité et froid.

Techniques d’installation
– Préparer le sol
Avant de monter la tente dans la neige, il est conseillé de tasser soigneusement la neige avec ses skis ou ses raquettes. Cela crée une plateforme stable et limite l’affaissement pendant la nuit. Une fois le sol nivelé, laissez-le reposer quelques minutes pour qu’il durcisse. Cette étape simple mais cruciale renforce l’efficacité thermique du couchage, stabilise l’ensemble du campement tout en augmentant la qualité du sommeil. Je vous assure, cela change la donne.
– Fixer solidement la tente
Dans la neige, les piquets classiques sont inefficaces. Il convient d’utiliser des ancres à neige, plus larges et conçues pour un bon maintien. À défaut, remplissez de petits sacs ou des pochettes de tissu avec de la neige compactée, puis enterrez-les : cela crée des ancrages très solides. Bien fixer sa tente garantit sa bonne tenue face aux affres du vent. Ce dernier peut être extrêmement violent en montagne ou dans l’arctique.
– Ventiler la tente
Cela peut paraître paradoxal mais, en bivouac hivernal, la ventilation est essentielle. En effet, cela permet d’éviter l’accumulation de condensation à l’intérieur de la tente. La respiration, génère de la vapeur d’eau qui, par temps froid, gèle sur les parois. Cela peut rendre l’atmosphère plus humide et accentuer la sensation de froid. Dès lors, ouvrez légèrement les aérations pour permettre une circulation de l’air et ainsi évacuer l’humidité efficacement. Néanmoins, cette ventilation doit toujours être contrôlable (par les ouvertures de la tente). Dès lors, il convient de calfeutrer le bas de la tente pour éviter les infiltration d’air involontaire.
– Creuser un trou à froid
Quand vous bivouaquez sur la neige, l’air froid a naturellement tendance à descendre. En creusant un petit “trou à froid” à l’entrée de ta tente (ou dans l’abside), vous permettez à cet air plus dense de s’y accumuler plutôt que de stagner au niveau de ton couchage. C’est un geste simple qui améliore le confort thermique à l’intérieur. Cependant, ne cédez pas à la tentation d’y mettre vos chaussures pour la nuit. À coup sûr, vous les retrouverez gelées le lendemain matin.

Mon matériel en bivouac hivernal
Quand on passe la nuit dehors par -20°C, je pars du principe qu’on ne peut pas lésiner sur la qualité et la confiance que l’on porte à son matériel. Je n’ai jamais été très favorable à cette course effrénée à la légèreté. Je préfère un matériel, certes plus lourd et encombrant, mais m’assurant une fiabilité maximale. C’est la raison pour laquelle j’ai parfois fait des choix particuliers mais qui, en condition hivernale, m’apportent sécurité et confort. La liste qui suit n’est faite que du matériel que j’utilise vraiment, celui que j’ai testé sur le terrain, dans le vent, dans la neige et parfois sous les aurores boréales.
Le choix de la tente
En 2019, avec la volonté de me lancer dans ma première expédition sur l’Ivalojoki, je cherchais une tente regroupant plusieurs critères : auto-portante, 4 saisons, spacieuse et surtout facile à monter. Rapidement, un modèle se démarque la Soulo de la marque Hilleberg. En effet, cette tente rassemble tout ce que je cherche. Certes, ce n’est pas la plus légère, ni la moins chère mais je pars du principe qu’elle sera ma maison pour mes prochaines aventures. Après l’avoir testée sur l’Ivalojoki, au pied du glacier Steindalen ou encore sous les aurores boréales, j’ai alors investi dans sa grande soeur la Allak 2, son équivalente deux personnes. J’ai étrenné cette dernière dans une tempête en Islande, un bivouac glacial à la Trolltunga ou encore en Canoë en Suède.
Hilleberg est une marque suédoise fondée en 1971. Elle conçoit du matériel sans compromis : des tentes robustes, fiables, pensées pour résister aux pires conditions. Leur approche repose sur trois piliers : la sécurité, la durabilité et la simplicité d’utilisation, même en solo et avec des gants. C’est une marque faite par et pour les gens qui passent du temps dehors, en toutes saisons. De plus, j’apprécie leur fabrication 100% européenne, leur garantie à vie, leur service de réparation et leur extrême robustesse. La marque propose plusieurs gamme appelée “Label” : le “Label Jaune” pour les tentes légères et 3 saisons, le “Label Rouge” pour les tentes 4 saisons et le “Label Noir” pour les tentes d’expéditions (il existe aussi le “Label Bleu” pour les tentes de groupe).
Hilleberg Soulo “Red Label”
Caractéristiques
Type : Tente 4 saisons monoplace, autoportante, double paroi, dôme.
Poids : ± 2,4 kg.
Prix : 1119€
Particularités :
- Tente 1 personne avec une grande abside.
- Résistance au vent incroyable grâce à sa forme et ses qualités autoportantes.
- Le montage est extrêmement facile. En effet, grâce à sa structure en exosquelette et la chambre attachée à la paroi extérieure, elle se monte par l’extérieur en quelques minutes. Cela permet un montage sous la pluie sans détremper l’intérieur de la tente ou avec des gants.
- Moi qui mesure 1m92, j’apprécie la hauteur de 95 cm de la tente, la grande abside permettant de mettre toutes mes affaires à l’abri et la chambre spacieuse.
Hilleberg Allak 2 “Red Label”
Caractéristiques
Type : Tente 4 saisons monoplace, autoportante, double paroi, dôme.
Poids : ± 3,3 kg.
Prix : 1449€
Particularités :
- Tente 2 personnes avec deux grandes absides.
- Résistance au vent incroyable grâce à sa forme et ses qualités autoportantes.
- Le montage est extrêmement facile. En effet, grâce à sa structure en exosquelette et la chambre attachée à la paroi extérieure, elle se monte par l’extérieur en quelques minutes. Cela permet un montage sous la pluie sans détremper l’intérieur de la tente ou avec des gants.
- Moi qui mesure 1m92, j’apprécie la hauteur de 95 cm de la tente, la grande abside permettant de mettre toutes mes affaires à l’abri et la chambre spacieuse.




Mon matériel de couchage
Là où la tente est la protection contre les éléments extérieurs, le couchage est l’élément le plus important afin de passer une nuit au chaud en bivouac hivernal. A mes yeux, c’est ici qu’il ne faut pas lésiner sur la qualité et l’efficience des produits. En effet, un des paramètres les plus importants en itinérance hivernale est la qualité du sommeil et la récupération. Dans les faits, un sac de couchage ne suffit pas : c’est l’ensemble du système de couchage qui fait la différence. Matelas, sac, drap thermique… chaque couche compte.
Dans la même logique que mon choix de tente, je te présente mon équipement purement personnel et surtout les raisons qui m’ont poussé à choisir ce type de produit plutôt qu’un autre.
Matelas Exped Ultra 5R Mummy
Exped est une marque Suisse spécialisée en matériel outdoor.
Caractéristiques
- R-Value : 4,8 (Le R-Value est l’indice qui mesure la capacité d’un matelas à isoler du froid venant du sol.
- Format : Momie (sarcophage)
- Poids : ± 500 grammes
- Prix : 200€
Particularités :
- Garnissage en Texpedloft (fibre synthétique) et Tissu extérieur en Nylon 20D recyclé, avec traitement hydrofuge.
- Fragile ! Les soudures du matelas ont dû être changées 2x. De plus, il est extrêmement bruyant et crisse à chaque mouvement.
- À refaire, je partirais davantage sur le Thermarest NeoAir XTherm NXT. Je trouve les matelas Exped beaucoup trop fragile à l’usage.
Sac-de-couchage Valandré Shocking Blue
En 2020, je décide d’investir dans le Shocking Blue de la marque pyrénéenne Valandré. Ce sac-de-couchage est un compromis entre légèreté et isolation extrême.
Caractéristiques
- Température de confort : -11,6°C (température limite : – 20°C).
- Garnissage : Duvet d’oie 800+ cuin.
- Poids : 1,33kg
- Prix : 609€
Particularités :
- Rapport poids/isolation extraordinaire
- Construction anatomique pour limiter les ponts thermiques.
- Capuche enveloppante et collerette thermique afin de garder la chaleur dans le sac.
- -11,6°C mais il fait le travail jusque -20° sans aucun soucis. Dans ce cas, j’adjoins un line Thermolite Reactor Extreme afin d’accroître le confort.
Sea-to-Summit Reactor Extreme
Le Sea-to-Summit “Reactor Extreme” est un drap de sac (ou liner) qui augmente le pouvoir isolant de votre sac de couchage de plus de 10°.
Caractéristiques
Gain thermique : +15°c
Format : Momie (sarcophage)
Poids : ± 400 grammes
Prix : 75€
Particularités :
- La matière est en Thermolite® 110g/m² — une fibre synthétique creuse qui retient la chaleur tout en restant respirante.
- Le Reactor Extreme ajoute un gain thermique de 15°C annoncé. D’expérience, je dirais plus entre 7 et 10°C. Ce qui reste non négligeable.
- Le liner Reactor Extreme permet donc de garder son sac-de-couchage le plus propre possible, augmente le confort perçu par l’absorption de l’humidité du corps et apporte un gain de chaleur.

La gestion des repas
Pour la gestion des repas, j’ai depuis longtemps trouvé un set-up qui me convient. Celui-ci est constitué d’un réchaud de type “Jetboil” au gaz, de gaz “4 saisons” et de lyophilisés. Cette organisation est, à mes yeux, la manière la plus efficiente afin de gagner en volume et en poids. Cependant, pour être tout à fait complet, je devrai plus que vraisemblablement passer à un réchaud à essence lors de mes prochaines expéditions en milieu polaire. En effet, par fort vent, froid extrême, haute altitude ou le tout combiné, les réchauds au gaz perdent en efficacité.
– Chauffer
JetBoil MiniMo Carbon : Contrairement au Flash ou au Zip de la même marque, le MiniMo Carbon est taillé pour les conditions plus extrêmes. En effet, sa plus grande largeur lui permet un contact plus important avec la flamme. De plus, il possède un système régulé permettant de maintenir une pression constante du gaz (et ce jusqu’à -6°). Personnellement, je le trouve toujours performant par des températures bien plus basses.
– Se nourrir
Lyophilisé & Co : Depuis de nombreuses années, je suis un adepte des lyophilisés lors de mes aventures. Je trouve cela extrêmement pratique et cela permet de varier les repas. Pour me fournir, je fais confiance à la société bretonne Lyophilisés & Co qui possède l’un des assortiments les plus important en Europe. La société peut ainsi répondre à tous les régimes alimentaires. Je vous conseille les marques : Summit to Eat, Real Turmat et MX3 qui ont mes préférences.
– S’hydrater
L’hydratation est capitale lorsqu’il fait froid. Je suis le premier à ne jamais avoir soif en hiver mais il faut se forcer. La déshydratation est un des premiers facteurs de refroidissement. Les Camelback étant peu pratiques l’hiver, je suis un adepte des gourdes Hydroflask. Elles conservent la chaleur pendant longtemps. Je vous conseille de chauffer de l’eau avant d’aller dormir et de vous en servir de bouillotte. Cela vous permettra d’avoir de l’eau à proximité toute la nuit. Pour la cuisine, on a tendance à croire que le mieux est de faire fondre de la neige. C’est le cas quand on a pas d’autre choix. Cependant, pour des aventures de courte durée, je vous conseille d’avoir de l’eau en suffisance. Cela consomme moins d’énergie de chauffer de l’eau que de la neige.



Mes vêtements
Lors de températures extrêmes, la gestion des vêtements est, sans doute, la chose la plus compliquée à gérer. La transpiration est votre plus grande ennemie. Du coup, il est important de pouvoir jouer avec différentes couches lorsqu’on est actif et avoir des vêtements extrêmement isolé lorsqu’on est inactif sur le campement. Dans cet article, je vais surtout m’attacher à cette dernière partie ; à savoir mes conseils de vêtements pour rester au chaud sur le camps.
– Première couche et chaussettes
À mes yeux, les sous-couches thermiques et les chaussettes sont les bases de toute bonne isolation en conditions froides. La première couche joue un double rôle essentiel : elle évacue l’humidité du corps tout en conservant la chaleur. Même si les fibres synthétiques ont beaucoup évolué ces dernières années, la laine mérinos reste, selon moi, largement supérieure. Légère, isolante, et surtout naturellement anti-odeurs, elle devient vite indispensable en expédition sur plusieurs jours. Et croyez-moi, ce dernier point n’est pas un détail.
Alors que la sous-couche du haut du corps restera votre base absolue lors de vos aventure, j’ai tendance à être moins constant dans la sous-couche du bas du corps. En effet, les jambes ont tendance à moins refroidir que le reste du corps. Du coup, je mets cette sous-couche à partir de -15° (en général).
Côté chaussettes, je recommande également le mérinos pour les mêmes propriétés. Mais la vraie clé pour garder les pieds au chaud, c’est d’avoir des chaussures à la bonne taille. Mais la véritable clé pour garder les pieds au chaud, c’est d’avoir des chaussures à la bonne taille. Vous pouvez porter les chaussettes les plus techniques du marché, si vos chaussures sont trop serrées et compriment la chaussette, vous aurez froid. C’est pourquoi il est généralement conseillé de choisir une pointure au-dessus de votre taille habituelle pour vos chaussures hivernales.
- Sous-couche chaude (haut) : Icebreaker Oasis LS Crewe ou Duo Active Merino 205
- Sous-couche chaude (bas) : Icebreaker Oasis LS Crewe
- Chaussettes : Smartwool Hike Light Cushion

– La couche intermédiaire
Pour la couche intermédiaire, j’ai toujours été un adepte de la polaire plutôt que de la doudoune. En effet, la polaire offre un apport de chaleur non négligeable tout en permettant d’ajouter facilement une couche supplémentaire en fonction de l’intensité de l’activité. Pendant plus de sept ans, j’ai porté la polaire Karpos Vertice, qui reste à mes yeux la plus chaude que j’aie jamais testée.
Cependant, depuis cette année, j’essaie de délaisser au maximum les vêtements en fibre synthétique au profit de matériaux naturels. J’ai ainsi jeté mon dévolu sur le pull Fjällraven Lada. Il s’agit d’un modèle extrêmement isolant dont la laine permet une gestion plus efficiente de l’humidité. De fait, même légèrement humide, la laine garde un pouvoir isolant tout en évacuant la transpiration. Je l’utilise comme un complément thermique à ma première couche. Et lorsqu’il fait vraiment très froid — ou que je choisis de me passer de la couche extérieure — j’y ajoute une polaire Fjällräven Vardag Pile pour renforcer l’isolation.
Enfin, en ce qui concerne le pantalon, je porte depuis 2018 le Fjällraven Vidda Pro. C’est un modèle polyvalent, extrêmement résistant et très pratique grâce à ses nombreuses poches. Un autre avantage : il peut être enduit de cire Greenland Wax pour améliorer ses propriétés isolantes et déperlantes. Un atout précieux en hiver.
- Polaire : Karpos Vertice ou Fjällraven Vardag Pile
- Pull en laine : Fjällraven Lada
- Pantalon : Fjällraven Vidda Pro



– Couche extérieure
Par temps froid, la couche extérieure diffère sensiblement de la traditionnelle veste hardshell conçue pour la pluie. En hiver ou par températures extrêmes, je privilégie une couche qui combine isolation thermique et protection contre les éléments. En fonction de l’intensité de l’activité et du froid ressenti, j’alterne entre deux vestes :
La première est la parka Fjällraven Nuuk. Dotée d’une isolation synthétique Supreme Microloft, elle offre une bonne isolation. Bien qu’un peu limite en statique par temps très froid, elle sera parfaite en action. Grâce à son traitement Hydratic, elle affiche une imperméabilité et une respirabilité de 10 000 mm, ce qui en fait un excellent allié dans des conditions mixtes pluie/neige, pour des activités dynamiques par temps froid ou comme veste de camp lorsque les températures restent modérées. Par contre, en dessous de -15° en statique ou de -20° en action, elle atteint ses limites.
Dès lors, la seconde est la Bergans of Norway Expedition Down Parka. J’ai longuement cherché une veste suffisamment isolante pour des températures extrêmes tout en restant robuste (ce qui est assez rare pour des doudounes). Mon choix s’est finalement porté sur une doudoune d’expédition : la Bergans of Norway Expedition Down Parka. Elle s’est démarquée par son prix (relativement contenu), son garnissage en plumes d’oie (750 coin) et l’usage de matériaux résistant. Lorsque les températures chutent, cette doudoune offre un véritable cocon de chaleur jusque -40°. Son tissu extérieur, solide et résistant à l’abrasion, la rend parfaitement adaptée aux conditions difficiles et à l’usage prolongé en expédition.
Enfin, pour le bonnet et les gants, je fonctionne depuis des années avec le bonnet en laine de chez Fjällraven, le Byron. Il est simple, chaud et efficace. Pour les gants, j’utilise les Kombi Original WATERGUARD. Ils font le travail mais j’envisage d’investir dans des nouveaux plus résistants de la marque suédoise Hestra, comme les Ergo Grip Active en combinaison avec des moufles pour les températures extrêmes.
- Parka : Fjällraven Nuuk
- Down jacket : Bergans of Norway Expedition Down Parka
- Bonnet : Fjällraven Byron
- Gants : Ergo Grip Active Glove



Derniers conseils
Pour terminer, je vous partage une série de conseils divers et variés pour une bonne gestion du bivouac en période hivernale. Cette liste n’est pas exhaustive et provient, à nouveau, de ma petite expérience de bivouac hivernal.
– Éclairage
Pour l’éclairage, je suis un fidèle à Petzl. Il y a quelques mois, j’ai craqué pour la nouvelle Petzl Nao RL. Je cours avec la gamme Nao depuis plus de 10 ans. Certes en bivouac, ce n’est pas forcément la plus pratique (pas de mode lumière rouge) mais elle est extrêmement efficace lorsque vous êtes en déplacement. Aussi bizarre que cela puisse paraître, j’ai également pris l’habitude d’utiliser en bivouac ma montre Garmin Fenix 8 qui dispose d’une lampe torche. Elle suffit souvent amplement durant la nuit.
– Gestion de l’énergie
L’autre challenge en bivouac hivernal et en autonomie est la gestion des recharges. Comme j’embarque toujours mon matériel photo avec moi. J’ai récemment investi dans une batterie portable de 50000 mAh. La batterie est lourde et encombrante mais vous êtes certains de pouvoir recharger ce que vous voulez avec cette capacité.
– Besoins nocturnes
Par des températures extrêmement basses, les besoins nocturnes peuvent vite devenir un vrai problème. En effet, lorsqu’il fait un froid glacial, il est important d’uriner dès que possible. Cela évite à votre corps de maintenir une quantité de liquide inutilement à température. Cependant, remettre toutes ses couches et ses chaussures avant de sortir peut vite devenir ennuyeux. Ainsi, il existe une astuce pour les hommes : une gourde dédiée au besoin. Vous pourrez ainsi vous soulager en restant au chaud et utiliser cette bouteille comme bouillotte. Ce n’est pas ce qui est le plus ragoûtant mais c’est efficace, croyez en mon expérience.

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