Découvrir, c’est le propre de l’aventure. Avec des amis, je suis parti à la découverte de l’Ourthe orientale en packraft qui a tout d’une rivière sauvage : sinueuse, joueuse et dépaysante. Pourtant, restant proche d’une route, elle reste extrêmement accessible. Cette microaventure en packraft sur l’Ourthe orientale est un excellent moyen de tester une rivière ouverte uniquement en hiver pour goûter au sentiment d’aventure qu’elle procure. Tu me suis ? On embarque sur l’Ourthe orientale !
L’Ourthe orientale
L’Ourthe est une rivière dont je vous ai déjà souvent parlé. Elle naît de la confluence de l’Ourthe orientale prenant sa source à Ourthe et de l’Ourthe occidentale prenant sa source à Ourt. Ces deux rivières se joignent à l’unisson à Engreux pour continuer leur route sous un nom commun jusque la Meuse à Liège. L’Ourthe orientale est celle qui nous intéressera aujourd’hui. Elle constitue avec sa soeur de l’Ouest le réseau de rivière le plus intéressant à mes yeux. Lorsqu’elles fusionnent, elles offrent la plus belle portion de rivière d’Ardenne de Nisramont à Maboge. Passant au pied du Hérou et de la forteresse celtique du Cheslé, l’Ourthe serpentent sportivement dans un écrin de nature où le sauvage résonne comme le cri des antiques légendes.
En amont, l’Ourthe orientale n’est pas navigable mais ses tortueux méandres dessinent une arabesque que seul le dénivelé permet de contempler.
Dans sa première partie, elle n’est pas navigable mais trace sa route dans un écrin secret fait de sentes mystérieuses, de pentes abruptes et de points de vue caché de la plupart des randonnées. Atteignant Houffalize, elle s’ouvre alors à la navigation (sur 17,5km) et offre un terrain de jeu ludique et sportif sans être terriblement engagé. C’est justement tout l’intérêt de cette rivière. En effet, elle a toutes les caractéristiques d’une rivière sauvage tout en restant proche d’une route. Cela la rend donc accessible à tout qui souhaite se frotter à plus mouvementé tout en conservant la sécurité d’un accès rapide et facile. Néanmoins, cela ne l’empêche pas de récompenser le navigateur d’un dernier quart totalement isolé du monde à l’approche du lac de Nisramont. C’est cette alternative sauvage et hivernale à la section Nisramont-Maboge que je vous fais découvrir aujourd’hui
Packraft sur l’Ourthe orientale
Par de là les plateaux, de Nisramont à Houffalize
Avec trois amis, nous avons entrepris de descendre l’Ourthe orientale en packraft. Cela faisait de nombreuses années que j’en rêvais. Cependant entre nos agendas et le fait qu’elle ne soit navigable que l’hiver, cela rendait le créneau difficile à trouver. Du coup, c’est par une magnifique journée de fin d’hiver que nous avons entamé notre microaventure en packraft sur l’Ourthe orientale. Partis du barrage de Nisramont, nous sommes remontés par les crêtes jusqu’à la confluence de l’Ourthe. De là, nous avons rejoint les plateaux. La forêt a alors laissé place à la campagne. Le soleil n’avait plus à se battre avec la canopée et il pouvait baigné le paysage de sa lumineuse aura hivernale.
Après avoir traversé Grande Mormont, nous avons replongé un instant dans la forêt où sillonnait le Martin Moulin. Cette rivière abreuvait auparavant une brasserie bien connue de la région… à Achouffe. La tentation fut grande de s’y arrêter mais nous étions bien trop matinaux. Nous l’abandonnons et regagnons une ultime fois le plateau avant de plonger vers notre objectif du jour : l’Ourthe orientale. Nous avons choisi d’embarquer à l’aire du camping sous le viaduc juste après Houffalize pour maximiser notre immersion en pleine nature. Ce fut un excellent choix car nous évitons ainsi la totalité de la section urbaine.
Comme quatre gamins par une lumineuse journée d’hiver, nous avions le sourire aux lèvres. Le sourire des 400 coups au bout du jardin, le sourire des journées passées à construire des cabanes, le sourire de l’aventure simple à deux pas de chez soi !
L’Ourthe orientale, une rivière sauvage au coeur de la Haute Ardenne
Une rivière sauvage
L’Ourthe orientale est une rivière sauvage, sinueuse et dépaysante. Malgré le fait qu’une route ne soit jamais loin, il y souffle la rumeur des grands espaces, de la solitude et de la nature. Elle est ainsi toute désignée pour les personnes qui veulent gouter à l’atmosphère du sauvage sans en prendre le risque. Après avoir quitté Houffalize, elle offre directement son côté joueur avec ses nombreux méandres sinueux. Puis très vite, nous arrivons au pied des Cabanes de Rensiwez et du dernier méandre vraiment sauvage de l’Ourthe orientale, désormais défiguré par des cabanes à touristes. Il y avait auparavant un éperon rocheux hébergeant oiseaux et plantes rares. Il n’y a désormais plus que l’orgueil de citadins trop pressés toisant la vallée depuis leurs futiles retraites.
Malgré un coeur serré, je me résous à profiter de l’instant, précieux ! La vallée s’ouvre. Le soleil s’engouffre et nous naviguons à toute allure.
Très vite, la vallée abandonne sa timidité forestière au profit d’une fierté solaire. Elle s’élargit alors et sacrifie ses méandres au profit de quelques longues lignes droites qui nous permettent de profiter pleinement du moment, du soleil, de cette compagnie, de ce plaisir d’être là en pleine nature, tout simplement. Comme par peur d’être monotone, l’Ourthe orientale nous sert d’ultimes méandres. Devant nous, les crêtes acérées, pourtant mordorées, plongent le fond de vallée dans une obscurité quasi nocturne. C’est ce contraste précis,ce clair-obscur naturel, qui offre à l’Ardenne une ambiance si unique. Déjà, nous arrivons à la dernière étape de notre microaventure : la traversée du lac de Nisramont.
Un lac au crépuscule
Une fois passé l’échelle à poisson, nous pagayons encore un peu sur l’Ourthe orientale avant d’arriver à la confluence des deux Ourthes. Là le lac de Nisramont prend littéralement des airs de Canada. La lumière est d’or, la parole une élégie et nos souvenirs une enluminures de cet instant suspendu. Pagayant dans cette langueur de fin d’hiver, je psalmodie une pensée unique : ne jamais perdre ce goût pour la nature. Elle est sans doute l’antidote à bien des peurs et la clé de compréhension de bien de situations. Vivre en nature, ralentir sa vie, et profiter de moments “insignifiants” est sans doute ce qui confère le plus de valeur à la vie.
Il n’y a plus beaucoup de liberté dans le monde, c’est entendu, mais il y a encore de l’espace.
– Sur les chemins noirs, Sylvain Tesson
J’aime l’humanité mais pas la société. J’aime être bien entouré… en pleine nature. Il m’a fallut du temps pour arriver à mettre des mots sur ce constat. Et dans le silence du lac, je profite d’une solitude privilégiée. Durant ces moments, où tout semble s’aligner dans un parfait équilibre, il est bon de pouvoir le partager avec des camarades d’aventure, même si cette dernière n’a duré que quelques heures. Et c’est avec ces dernières pensées que nous arrivons au barrage marquant la fin de notre incroyable journée. À l’arrivée, malgré le froid, nous étions fiers et heureux de cette journée parfaite… entre amis. Et si l’aventure, comme le bonheur, n’était vrai que partagé ?
Parcours – Microaventure en packraft sur l’Ourthe orientale
PLAN IGN
PHOTOS AERIENNES / IGN
OPEN STREET MAP
Boutons d'export (pdf, gpx, app)
Informations techniques
Journée packraft sur l'Ourthe orientale
Information complémentaire
Niveau d'eau et autorisations
L'Ourthe orientale est une rivière hivernale car uniquement accessible du 1er octobre au 15 mars. Vous trouverez toutes les informations de niveaux d'eau et d'autorisation de navigation sur : kayak.environnement.wallonie.be/
Informations sur l'auteur
Matériel
Le matériel est toujours une affaire de compromis. Il répond à nos attentes mais dépendra des besoins de chacun. La liste que vous trouverez ici est, à mon sens, un bon point de départ si vous envisagez de réaliser cette microaventure en packraft sur l’Ourthe orientale.
Randonnée
- Chaussures : Hoka One One Sky Kaha
- Pantalon : Fjällraven Vidda Pro
- Chaussettes : Smartwool Hike Light Cushion
- Bonnet : Fjällraven Byron
- Polaire : Karpos Vertice
- Sous-couche chaude : Icebreaker Oasis LS Crewe
- Surpantalon imperméable : Cimalp Advanced
- Veste imperméable : Cimalp Advanced
- Veste isolante : Fjällraven Skogsö padded
- Sac-à-dos : Osprey Aether 100l
Packrafts
- MRS Ponto 2.0
- Anfibio Rebel 2K
- MRS Microraft
- Pagaies : Nortik Tour Carbon et Anfibio Basic 4p
- Gilet d’aide à la flottaison : Anfibio Buoy Boy
- Casque : Cuticate Kayak