Depuis trois ans maintenant, le Trail des Lumeçons fait scintiller de milles feux les forêts de la Citadelle de Namur. Et ce n’est pas peu dire, l’organisation du Tri4us est passée de 570 personnes en 2013 à plus de 1300 en 2015. Autant dire que les trois distances proposées ont réussies à trouver un public. Cette course nocturne au parcours sans cesse renouvelé et l’after-party font de cet événement un rendez-vous sportif et festif devenu incontournable dans le Namurois.
Toutes les photos : Olivier Hêne
Une organisation sans faille
En cette veille d’Halloween, le Trail des Lumeçons 2015 a encore fait parler de lui avec une course sold out et un total de 1226 coureurs classés sur les trois courses proposées. Parler de succès massif serait véritablement un doux euphémisme. En tout cas, cette réussite est entièrement méritée pour cette équipe de Triathlon amateur du Tri4Us. D’autant plus que chaque année, il renouvelle le parcours. Vous l’aurez compris. Ils sont loin de se reposer sur leurs lauriers et prennent en compte chaque remarque afin de proposer des parcours mais surtout une organisation sans faille.
Cette année, ils sont arrivés au top. Le tracé, la qualité du balisage, le ravitaillement d’arrivée et la soirée suivant la course, tout a été maîtrisé de A à Z. J’aime beaucoup cette course car, en plus d’être une course relevée au niveau de l’organisation, des concurrents et du parcours, ils en ont fait un événement festif. D’ailleurs, la fête peut commencer dès la ligne d’arrivée franchie avec la petite bière offerte par un de leur partenaire ;). Bein quoi, les traileurs sont bons en descente, c’est bien connu :D. Mais ce côté festif l’est également avant et pendant la course, c’est la fin de saison pour pas mal de monde, on en profite et le plaisir devient le leitmotiv de beaucoup de coureurs.
Malheureusement, il y aurait eu une petite ombre à ce tableau idyllique. J’ai appris que certains coureurs ont subi des bousculades dans les rétrécissements et autres passages plus techniques. C’est dommage. Cependant, l’organisation n’est pas à blâmer contrairement aux coureurs qui en sont à l’origine. Ils seraient bon de leur rappeler qu’il s’agit d’un Trail. Le plaisir, le respect et l’entraide surpassent la notion de chrono !
Trail des Lumeçons 2015 : compte-rendu
Pour mon dernier trail avant une coupure d’un bon mois, on peut dire qu’il aura été riche en contraste. Physiquement, je n’étais pas à 100%. En effet, le Trail de l’Orneau du dimanche précédent m’a laissé un mollet au bord de la contracture. C’est d’ailleurs à coup d’hydratation, d’étirements, de repos et d’Active Patch 4U que je suis arrivé à contenir la douleur. Le jour-j, le mollet est encore légèrement tendu mais ça passera si je fais attention. Mai problème, mentalement j’ai la niaque. Je n’ai jamais été aussi “au taquet” avant de disputer une course. J’avais envie de me sortir les tripes.
Cette année, j’ai décidé de m’aligner sur le 15km. J’avais fait le 25 bornes l’année passée. C’est un parcours vraiment intéressant et relevé puisqu’il va chercher 900 mètres de D+ sur 23 bornes ! Ce n’est pas rien ! Malheureusement pour moi, il passe sur la quasi totalité de mes terrains d’entraînement. On est donc loin de la découverte. Cette année, je préférais donc privilégier le travail de vitesse sur un plus petit parcours. Mais puisque le 7 bornes est trop court à mon goût, je me suis lancé sur le 15 kilomètres.
Je retrouve les membres du Wolf Team et on rigole bien en attendant notre départ. L’organisation a eu la bonne idée d’en faire deux avec un premier pour le 7km et un autre avec le 15 et le 25 km. Ce n’est pas plus mal même si cela fait près de 800 coureurs à s’élancer en même temps. J’ai également décidé pour modérer mes ardeurs et éviter de me blesser de courir avec un pote dont c’était la première compet’ depuis son entorse à la cheville. On se retrouve involontairement en queue de peloton mais cela ne nous dérange pas. On se dit que ça nous permettra de nous modérer.
Manque de chance, je pense qu’on avait tous les deux des fourmis dans les jambes car on s’amuse à remonter l’ensemble du peloton une fois le départ donné. On file, on se faufile, on dépasse. Bref, on carbure et ce ne sont pas les lacets de la Citadelle qui nous arrêtent. On est à une moyenne 11,5km/h pour les trois premiers kilomètres bien pentus. On se retrouve très rapidement de l’autre côté de la Citadelle, synonyme d’une nouvelle grimpette vers le sommet. Pour les fans de moto, les organisateurs nous font passer par les bosses du motocross. On tournicote sur le site historique et on cumule ainsi le dénivelé plus vite qu’on ne le pense.
Dans ce jeu de dénivelé, je dois lâcher mon coéquipier qui est vraiment très fort sur les portions bien pentues et j’ai du mal à le recoller. Il faudra attendre une longue portion de plat une fois arrivé au Château de Namur pour que j’arrive à le rattraper. Pensant prendre le relais, je me place devant lui et ne fais plus très attention. C’est une fois dans les bois de la Vecquée que je me retourne et constate qu’il ne m’a pas collé au train. Je regarde la montre 12,2km/h depuis l’entrée dans le bois. C’est plutôt pas mal et en plus le mollet ne tire pas, que demande le peuple ? J’en profite. On traverse à nouveau l’Avenue de la Vecquée où presque une cinquantaine d’auto sont bloquées afin de nous laisser passer. Ça klaxonne, ça s’énerve, je me dis qu’ils auraient mieux fait de participer au Trail.
A peine ais-je fini cette pensée que mon pied gauche cogne une racine et je fait un vol plané suivi d’un beau cumulet dans la terre. Je me redresse. Ouf, ça va. Rien de cassé. J’ai parlé trop vite. Trois foulées plus loin, la douleur perce mon genou et mon tibia. Je continue à cloche-pied. La douleur ne veut pas partir, m****. Je me fais passé par tous ceux que je venais de doubler. Je force. Après quelques minutes, la douleur s’estompe ! J’augmente progressivement l’amplitude de ma foulée et c’est reparti. J’arrive à reprendre le même rythme sur la suite de cette portion roulante entre forêts et campagnes.
Le profil de course était assez simple. Je savais qu’après la Citadelle et son dénivelé, cela serait roulant du 5e au 12e avant de connaître une première descente technique mais que je connais par cœur, suivi d’une côte et d’une nouvelle descente technique. Je maintiens donc une bonne moyenne de 11,2km/h sur cette portion. La descente se passe prudemment car la fine brume rend difficile la visibilité. Je tente de maintenir mon rythme dans la montée de la Gueule du Loup. Strava m’apprendra que c’est d’ailleurs mon record personnel sur ce segment (n’allez pas croire que je suis un addict de Strava et du classement sur les segments, je laisse ça à d’autres).
La descente suivante est synonyme d’arrivée mais une section de quelques dizaines de mètres de caillasse rend vraiment très dangereux sa descente. Après ce passage scabreux, je lâche les guiboles pour boucler les 15,76km en 1h30,41 (à la montre) et 1h32 réel. Je termine 119e/602. Je suis vraiment super content de mon résultat et j’aurais pu être mieux classé si j’avais démarré moins loin dans le sas. Mais bon, avec des “si”, on referait le monde :D.
L’after
Après cet effort, l’organisation avait organisé une soirée précédant la remise des prix à minuit. La super ambiance conclut agréablement ma fin de saison et le début de ma coupure annuelle. Point de folie et de relâche totale, je compte maintenir un minimum d’exercices. Place au VTT, au fitness et à quelques entraînements de courses afin de couper et redémarrer sur des chapeaux de roue en décembre avec les corridas et trails nocturnes.
Ca a l’air vraiment sympa en tout cas comme course ! Bravo
Merci beaucoup Aurore 😉